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Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/404

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dans aucun détail sur ce qui s’étoit passé, je lui dis que des ordres m’obligeoient de me rendre au plus vite dans le Dékan, qu’en faveur de la bonne intelligence qui régnoit entre M. de Bussy et Olkarmollar, à qui il savoit que j’étois recommandé, j’espérois de lui une escorte et des lettres pour les chefs des Djates sur le pays desquels j’étois obligé de passer. Hitelrao qui peut-être dans le fond, n’étoit pas fâché de me voir partir, et cela à cause du prince, auroit cru renoncer à sa qualité de Marate, s’il n’avoit fait naître quelque difficulté. Il fit le surpris, le mécontent, me parla beaucoup de l’argent que j’avois reçu, qu’il disoit lui appartenir, m’accusa de rompre sans sujet les engagements que j’avois pris et finit par me dire que si je voulois partir, il falloit lui rendre cet argent, qu’autrement je n’aurois point d’escorte. Heureusement la petite maladie que j’avois eue m’avoit rafraichi le sang, sans quoi je ne sais comment j’aurois pu tenir à de pareils propos. Je répondis assez sèchement, et fis voir à Hitelrao l’erreur où il étoit en s’imaginant que j’avois pris des engagements avec lui. C’étoit au prince à qui j’avois donné ma parole [pour l’accompagner dans le Bengale], et c’étoit de lui seul que j’avois reçu de l’argent, comme les billets en faisoient foy : Hytelrao ne pouvant être regardé tout au plus dans cette affaire que comme un trésorier du Chazada. Je demandai à Hitelrao s’il pouvoit me rendre les officiers et soldats que j’avois perdus par sa faute. Mais tout cela ne servit