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Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/416

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fonte de la hauteur d’environ douze pieds sur un de diamètre, hyérogliphe démesurée. Ce qu’il y a de plus particulier, si l’on veut en croire les gens du pays, c’est que ce madéo qui n’étoit que de pierre, est devenu métal par la suite des tems, devant qui tout adepte n’est qu’un ignorant.

Nous trouvâmes les villes entre Dehly et Agra assés jolies et peuplées, quoiqu’elles eussent souffert beaucoup de l’incursion des Patanes en 1757. La plus remarquable est Matura, sur le bord du Gemna ; elle se vantoit d’être privilégiée ; malgré cela, elle ne fut pas plus épargnée que les autres. On y voit une belle mosquée ornée en mosaïque fondée dans le même esprit que celle de Bénarès, un très beau quai en pierre de taille. À quatre cosses de cette ville est Bindrabonne, petit village très renommé chez les Gentils où l’on voit sur les bords d’un étang cet arbre fameux sur lequel Vishnou transporta les vêtemens de plusieurs filles qui se baignoient, et qu’il ne voulut rendre qu’à condition qu’elles lui feroient, hors de l’eau, le salut auquel l’on doit l’institution de celui des brames. À propos de salut, il faut que je vous apprenne celui qui se fait, à ce qu’on m’a assuré, dans une certaine partie du Thibet qui n’a pas une origine aussi galante que celui des brames ; [il n’en est pas moins bien singulier]. Il faut, dit-on, faire sortir sa langue, abaisser les mains des deux côtés, tourner les yeux de travers, et surtout, faire ces mouvements dans le même tems et avec la plus