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Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/417

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grande vitesse. Le salut le plus respectueux est celui où l’on tire la langue le plus qu’il est possible. Dans les autres saluts on tire la langue plus ou moins, selon la qualité de la personne à qui ils s’adressent. Il y en a où l’on ne montre que le petit bout de la langue Cette coutume n’aurait-elle pas été prise des chameaux ? Je me souviens de les avoir vus saluer ainsi, en faisant des glousglous très désagréables à entendre.

À une cosse d’Agra est le mausolée de l’empereur Akeber qui faisoit sa résidence dans cette ville embellie et augmentée de beaucoup par ses soins ; en reconnaissance elle se nomme aussi Akébérabad. Ce tombeau est d’une grande magnificence. C’est le plus beau morceau d’architecture que j’aie vu dans l’Inde. Il n’y a que le mausolée de la reine Tadjemahal qui le lui dispute. Celui-ci est plus riche, il est tout en marbre ; mais l’autre a plus l’air de grandeur. Ces bâtiments feroient honneur à un architecte européen. Je ne veux pas m’engager à vous en faire la description, parce que je m’imagine qu’elle est déjà assez étendue dans nos voyageurs imprimés, en vous avouant de bonne foi que je ne les ai pas lus. Je vous prie de m’excuser si je vous raporte quelques fois des choses dont vous êtes déjà instruit.

Agra, après Dehly, est la plus grande ville que j’aie vue dans l’Inde. Les maisons sont à plusieurs étages bâties en pierres de taille, sans simétrie, fort peu d’ornements, les fenêtres très petites,