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Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/532

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ancien directeur de la Compagnie de France à Surate étoit mourant sur ce vaisseau. M’ayant fait prier de venir lui parler, je me mis, toute de suite, dans la yole du Warren par une assez grosse mer ; arrivé le long du bord du Duc d’York je prends les tireveilles, et monte ; monté aux deux tiers les tire-veilles manquent et me voilà précipité heureusement sur la yole, dont les rameurs, avec leurs bras tendus arrêtèrent un peu la violence de la chute ; j’en fus quitte pour une contusion qui me fit souffrir quelques jours.

On se ressentoit encore à Portsmouth de toutes les fêtes matelotes, de tout le tapage qu’y avoit occasionné l’arrivée des deux vaisseaux anglois, avec leur prise le galion d’Espagne ; fêtes qui durèrent près de deux mois pendant lesquels on peut dire qu’il n’y eut que des honnêtes femmes dans Londres ; toutes les filles de cette grande ville s’étant transportées à Portsmouth pour aider les matelots des vaisseaux de guerre à dépenser leur part de prise[1].

J’y restai environ quinze jours. Comme les pré-

  1. Nous devons à l’obligeance de M. Hill communication de différents extraits du Gentleman’s Magazine (années 1762 et 1763), relatifs à ce galion. Il s’appelait l’Hermione, et avait été capturé le 21 mai 1762 par les deux frégates anglaises Favourite et Active ; il contenait près de 12 millions d’argent déclaré et une valeur considérable d’argent non déclaré, sans compter une quantité importante de cacao et d’autres marchandises de prix. L’Hermione arriva à Spithead le