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Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/533

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liminaires de la paix avoient été signés le 3 novembre, j’eus ordre de me tenir prêt de passer en France sur un petit bâtiment de Cartel qu’on expédioit pour St Malo avec 60 et tant de matelots prisonniers qu’on renvoyoit. Je m’y embarquoi en effet, avec M. Fobin employé de la compagnie de France, qui étoit venu de Madras avec moi. Pour débuter, soit ignorance du patron, soit autre cause, nous fumes jettés, en sortant, sur une des pointes qui forment l’entrée du port, où nous restâmes plus d’une marée, couchés à plat sur le côté. Sortis de ce danger et les vents venant à nous manquer, nous mouillâmes l’anchre à l’isle Wight où le plaisir que j’eus à la parcourir me fit trouver assez courte les deux jours que nous y restâmes. De là, nous nous mîmes en devoir d’attaquer St Malo. Au moment d’entrer dans le port, les vents devinrent contraires et si violents que nous fûmes forcés de nous retirer à Jersey. Le lendemain, le surlendemain, mêmes manœuvres et mêmes contrariétés ; enfin le troisième jour nos matelots prisonniers, parmi

    27 juillet ; après que le trésor eût été transporté à la Tour de Londres, on s’occupa du partage du butin. Chaque matelot reçut, en trois versements successifs, la somme de 1.250 livres sterling. Que Law de Lauriston, arrivé à Portsmouth quelques jours après une première répartition de 400 livres (elle avait été faite le 4 novembre), ait trouvé la ville dans l’état qu’indique son Mémoire, il n’y a là rien qui doive surprendre.