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Page:Martins - Des lemmings (1840).djvu/6

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traversa la Norvège du nord au sud, depuis Bossecop jusqu’à Christiania, en mai et juin 1839. Partout, jusqu’à onze myriamètres de la capitale, il a trouvé les Lemmings dans le Fillefield elle Dovrefield. Pontoppidan[1] leur assigne pour patrie les montagnes de Kolen, entre la Suède et la Norvège. Fabricius les a trouvés sur celle de Mola, près de la rivière de Glomen, Linné dans la Laponie de Luleo sur le Wallavari[2]. Zettersledt près d’Umenaes, dans les parties élevées du Lyksele-Lappmarck[3]. La réunion de tous ces témoignages leur assigne pour patrie ou demeure habituelle la chaîne qui partage la presqu’île Scandinave, et sépare la Suède de la Norvège.

Les Lemmings creusent des terriers. Wormius le savait déjà[4]. L’ouverture du terrier a, dit-il, trois doigts de large. Linné[5] assure qu’on peut y introduire la main : on le peut, sans doute, mais difficilement. Ces terriers se réduisent quelquefois à un simple trou horizontal ; cependant ils sont souvent ramifiés (ambagiosi), suivant l’expression de Wormius.

Nous trouvâmes le premier terrier près de Bossecop, M. Bravais et moi. Il était au pied d’un Pin sylvestre, le trou de sortie communiquait avec une première galerie qui se divisait bientôt en deux autres, ayant environ chacune huit décimètres de longueur ; l’une d’elles se bifurquait à son tour. Les terriers que nous vîmes dans les environs de Kautokeino étaient aussi compliqués ; la plupart n’avaient qu’une issue, quelques uns en ont deux, un seul en avait trois. À l’entrée, on voit toujours une grande quantité de petites crottes. Presque tous sont creusés dans ces buttes ou mottes de terre coniques que l’on rencontre partout en Laponie. Un grand nombre d’entre elles paraissent devoir leur origine à un tronc d’arbre coupé

  1. Histoire naturelle de la Norvège (en anglais). Londres, 1755. 2e partie, p. 30.
  2. Lachesis lapponica, p. 303.
  3. Resa genom Umeå-Lappmarker, p. 121.
  4. Loc. cit., p. 22.
  5. Abh. der schwed. Acad., 1740. T. II, p. 76.