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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/122

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notre pays sur l’éducation : je vais citer ses judicieuses observations, pour donner à la raison le poids d’une autorité respectable[1].

  1. Un vénérable vieillard rend compte, de la manière suivante, de la méthode qu’il a adoptée pour l’éducation de sa fille : « J’ai tâché de donner à son corps et à son esprit un degré de force qu’on trouve rarement dans le sexe. Aussi-tôt qu’elle a été susceptible des plus légers travaux de l’agriculture et du jardinage, elle m’a constamment secondé dans ces sortes d’occupations. Sélène, car tel étoit son nom, acquit bientôt, dans ces exercices champêtres, une dextérité dont j’admirois les progrès ». Si les Femmes sont en général foibles de corps et d’esprit, c’est moins par la nature que par l’éducation. Nous encourageons en elles une indolence et une inactivité vicieuses, que nous appelons faussement délicatesse ; au lieu de fortifier leur esprit par les principes sévères de la raison et de la philosophie, on ne leur apprend que les arts inutiles qui nourrissent la molesse et la vanité. Dans la plûpart des pays que j’ai parcourus, la musique et la danse font la base de leur éducation. Elles ne s’occupent qu’à des bagatelles, et ces bagatelles deviennent la seule chose qui puisse les intéresser. Nous oublions que c’est des qualités du sexe, que dépend notre consolation domestique, et l’éducation de nos enfans. Sont-ils propres à remplir ce but, ces êtres corrompus dès