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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/123

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Mais fut-il reconnu que la Femme est plus foible que l’homme, s’ensuit-il qu’il faut qu’elle travaille à se débiliter encore, à devenir plus foible que la nature n’a prétendu qu’elle le fut ? C’est outrager le sens-commun. Il faut espérer qu’on pourra, dans ce siècle éclairé, combattre sans danger le droit divin des maris, comme le droit divin des rois, et quoiqu’on ne puisse pas se flatter de les convaincre tous, il est pourtant vrai que, quand on attaque un préjugé dominant, les sages examinent et laissent les insensés crier à l’innovation.

    l’enfance, et qui ne connoissent aucun des devoirs de la vie ? Toucher d’un instrument de musique, développer leurs graces aux yeux de quelques jeunes gens oisifs et corrompus, dissiper le bien de leurs maris en folles dépenses ; c’est à quoi se réduisent les talens des Femmes dans les nations les plus civilisées. Les conséquences d’un pareil systême sont telles qu’on peut les attendre d’une source aussi dépravée ; la misère particulière, et la servitude publique ».
    « L’éducation de Sélène a été calculée sur d’autres bases, et dirigée d’après des principes plus sévères, si toutefois on peut appeler sévérité, ce qui ouvre l’ame au sentiment des devoirs moraux et religieux, et la prépare à résister aux maux inévitables de la vie ».

    Sandford et Merton ; par M. Day, 3e vol.