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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/243

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naturels sont bons et droits par eux-mêmes, je suis d’avis qu’on cultive celui-là comme les autres ; il ne s’agit que d’en prévenir l’abus ».

Tout ce qui est, est bien, continue-t-il d’un ton triomphant ; soit : — cependant jamais aphorisme a-t-il contenu d’assertion plus paradoxale ? C’est une vérité évidente par rapport à Dieu. Il voit l’ensemble à la fois ; et, lorsque l’univers étoit encore dans le chaos, il en avoit déjà réglé toutes les proportions ; mais l’homme, aux yeux de qui ne s’offrent que des fragmens épars dont il ne peut saisir la liaison, trouve plusieurs choses mal, et il fait partie du systême de l’univers ; et par conséquent, il est juste que l’homme s’efforce de changer ce qui lui paroît mal, même en s’humiliant devant la sagesse de son Créateur, et tout en étant pénétré de respect pour l’obscurité qu’il s’efforce d’éclaircir.

La conséquence qui suit est juste, supposé que le principe soit bien fondé.

« Cette adresse particulière donnée au sexe, est un dédommagement très-équitable de la force qu’il a de moins, sans quoi la Femme ne seroit pas la com-