Aller au contenu

Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/388

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(344)

sous le chaperon commode du mariage ; elle n’a non plus enfreint aucun devoir, — que le devoir de se respecter elle-même. Au contraire, la Femme mariée rompt le plus saint des nœuds, et devient une mère cruelle, quand une fois elle est épouse déloyale et coupable. Si son mari conserve encore quelqu’affection pour elle, les ruses qu’elle employe nécessairement pour le tromper, la rendent le plus méprisable de tous les êtres ; car enfin les manœuvres nécessaires pour sauver les apparences doivent au moins tenir son ame dans ce tumulte puérile ou vicieux qui en détruit toute l’énergie. En outre, il lui faut de tems-en-tems, comme à ces gens habitués à prendre des liqueurs pour se monter la tête, une intrigue pour animer son cœur qui ne goute plus que des plaisirs fortement assaisonnés de crainte ou d’espérance.

Les Femmes mariées se conduisent quelquefois avec plus d’audace ; je vais en citer un exemple.

Une Femme de qualité, connue pour ses galanteries, quoique personne ne la rangeât dans la classe où elle devoit être, parce qu’elle vivoit encore avec son mari,