Aller au contenu

Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/389

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(345)

eut l’impudence de traiter avec le mépris le plus insultant, une pauvre créature timide, honteuse d’une première foiblesse commise avec un gentil-homme du voisinage qui l’avoit pourtant épousée après l’avoir séduite. Cette Femme confondoit la vertu avec la réputation ; et je crois qu’elle s’estimoit infiniment pour s’être respectée avant son mariage, quoique, cette alliance une fois arrangée à la satisfaction de leur famille, les deux époux eussent été également infidèles l’un à l’autre, de sorte que leur chétif rejetton, héritier d’une fortune immense, étoit arrivé on ne sait trop d’où !

Mais envisageons ce sujet sous un autre point de vue.

J’ai connu un grand nombre de Femmes, qui, si elles n’aimoient pas leurs maris ; n’aimoient du moins pas ailleurs. Eh bien ! fières de cette fidélité négative, elles se livroient entièrement à la vanité, À la dissipation, et négligeoient tous leurs devoirs domestiques ; il y a plus, jettant par les fenêtres un argent qu’elles auroient dû ménager pour assurer l’éducation ou le bien-être de leurs enfans, elles se tar-