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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/390

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guoient d’une réputation sans tache, comme si tous leurs devoirs en qualité de Femmes et de mères se fussent bornés à la conserver. On a vu d’autres Femmes indolentes négliger tous leurs devoirs particuliers et croire mériter le cœur de leurs époux, parce qu’elles étoient fidèles à celui qui bien que le principal, n’est pourtant pas le seul.

Les âmes foibles aiment toujours à se reposer sur l’observance extérieure des devoirs ; mais la morale nous offre des motifs bien plus simples et il seroit à désirer que des écrivains superficiels dans ce genre eussent moins parlé du maintien et des pratiques du dehors ; car à moins qu’une vertu, de quelque espèce qu’on la suppose, ne soit appuyée sur la conviction qui résulte des lumières, elle ne produira qu’une sorte de décence insipide ; cependant on a fait du respect humain le principal devoir de la Femme, témoin Rousseau qui déclare l’honneur et la réputation non moins indispensables que la chasteté, et qui ajoute quelques pages plus loin : « l’homme, en bien faisant, ne dépend que de lui-même, et peut