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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/416

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de nord-est qui flétrit les fleurs prîntannières de l’affection et de la vertu. La nature a sagement attaché les affections aux devoirs, au travail modéré, afin de fournir aux opérations de la raison la force que le cœur seul peut leur donner. Mais, quand on ne montre de l’affection que parce qu’elle est la marque distinctive d’un certain état, si l’on n’en remplit pas les devoirs, ce n’est qu’un vain compliment que le vice et la folie font à la vertu et à la réalité des choses.

Pour éclaircir mon opinion, il me suffira d’observer qu’une Femme admirée pour sa beauté, et qui se laisse ennivrer de cette admiration, au point de négliger le devoir indispensable de la maternité ; cette Femme, dis-je, pèche contre elle-même, en négligeant de cultiver une affection qui pourroit à la fois la rendre utile et heureuse. Je pense que le vrai bonheur, c’est-à-dire, tout le contentement et toute la satisfaction vertueuse que nous pouvons obtenir dans notre état d’imperfection, provient du bon réglement de nos affections, et une affection comprend un devoir. Les hommes ne songent point aux malheurs qu’ils causent,