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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/417

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ni à la vicieuse foiblesse qu’ils caressent, lorsqu’ils exhortent les Femmes à se rendre uniquement agréables. Ils ne font pas attention que le sexe étant fait pour tout harmonier dans la nature, ils mettent en opposition le devoir naturel et le devoir artificiel, en sacrifiant la consolation et la dignité de la vie des Femmes, à des notions voluptueuses de beauté.

Quand une débauche prématurée n’auroit point dénaturé le cœur, il faut qu’il soit bien froid, celui d’un époux qui, voyant son enfant allaité par sa mère, ne trouve pas ce plaisir préférable à tout ce que la coquetterie a de plus recherché. Cependant ce moyen naturel de cimenter l’union conjugale, et de fonder l’estime sur de tendres souvenirs, la richesse porte les Femmes à le dédaigner. Pour conserver leur beauté, pour ceindre leur front de la couronne de fleurs, qui leur donne une espèce de droit à une courte domination, elles négligent de faire sur le cœur de leurs époux, des impressions dont, quand l’âge auroit blanchi leur tête, ils se rappelleroient avec plus de tendresse, que des charmes même de leur virginité. La sollicitude maternelle