Aller au contenu

Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/41

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

appelé, j’étais déjà dans le vestibule. Je sentais qu’il était impossible que je me trompasse, et en effet je ne me trompais pas. J’arrivai au palais de mon père dans un véritable délire. On m’introduisit dans une chambre où je trouvai mon père, ma mère et le directeur, tous assis dans le plus profond silence et immobiles comme des statues. Je m’approchai ; je leur baisai la main et puis je m’éloignai sans pouvoir respirer. Mon père fut le premier qui rompit le silence ; mais il parla de l’air d’un homme qui répétait un rôle qu’on lui avait dicté. Le ton de sa voix contredisait tous les mots qu’il était censé prononcer.

« Mon fils, » me dit-il, « je vous ai