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Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/123

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dévorait sembla même se perdre dans cette nouvelle soif que mon âme éprouvait de se communiquer, tandis que toute communication était impossible ou du moins inutile ; c’est sans doute là un des supplices des âmes condamnées. Elles savent tout ce qu’elles ont à souffrir et n’osent se dévoiler mutuellement cette horrible vérité qui n’est plus un secret, mais sur laquelle elles voudraient jeter du mystère par leur profond silence.

Ces momens qui me parurent éternels étaient cependant sur le point de cesser. Tout-à-coup mon compagnon se lève et jette un cri de joie. Je crus son esprit égaré ; mais il jouissait de toute sa raison. Il s’écria : « Le jour ! le jour !