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Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/213

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l’avez porté sans regarder une seule fois en arrière ; et c’est vous qui osez parler de trahison et de meurtre ! »

Il continua encore pendant quelque temps sur le même ton ; mais je n’entendais plus rien. J’étais tellement accablé des nouvelles affreuses qu’il venait de me donner sur ma famille, que je ne savais plus du tout ce qu’il me disait. Enfin je m’écriai :

« Juan est donc vraiment mort ? Et c’est vous qui fûtes son meurtrier ! Vous ! Je crois tout ce que vous venez de me dire : je suis sans doute fort coupable ; mais Juan est-il mort ? »

En disant ces mots, je levai sur lui des yeux qui n’avaient plus la force de le contempler. Mes traits n’exprimaient