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Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/214

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plus rien que l’étonnement d’une douleur sans pareille ; ma voix ne pouvait plus prononcer de reproches : mes souffrances ne permettaient pas la plainte. J’attendais sa réponse ; il garda le silence ; mais ce silence diabolique en disait assez.

« Et ma mère s’est retirée dans un couvent ? »

Il fit un signe de tête.

« Et mon père… ? »

Il sourit, et je fermai les yeux. Je pouvais tout supporter, excepté de le voir sourire. Je ne dis plus rien. Il n’y a point de reproche plus amer que le silence, car il semble toujours renvoyer les coupables à leur propre cœur, dont l’éloquence ne manque presque jamais