Aller au contenu

Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/240

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

penser. Entouré d’ennemis de toutes parts, j’aurais volontiers donné mon cœur à celui qui, le premier, aurait jeté le masque, et déclaré franchement et ouvertement son inimitié.

Après un peu de réflexion, je jugeai qu’il fallait me méfier de l’Inquisition, et écouter ce que l’inconnu aurait à me dire. Je ne pouvais me détacher de l’idée qu’il était son agent secret. J’étais fort injuste envers les inquisiteurs. Sa conversation, cette fois, fut plus amusante que jamais ; mais elle fut aussi bien digne d’exciter tous les soupçons du saint tribunal. À chaque phrase qu’il prononçait, je voulais me lever et appeler les officiers ; soudain je me représentais l’étranger devenant mon accusa-