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Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/28

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d’horreur, de chagrin et d’indignation aux détails que je fus forcé de donner. Le supérieur tremblait et la communauté n’osait pas me contredire. Le prélat reprit sa froideur : car la rigueur était pour lui une habitude et la sensibilité un effort. Il m’ordonna de nouveau de me retirer : j’obéis et je me rendis à ma cellule. Les murs étaient nus comme je les ai décrits, mais même à côté de la splendeur de la scène dont je venais d’être témoin à l’église, ils me parurent tout brillans de mon triomphe. Une illusion éclatante éblouit pour un moment mes yeux et puis tout s’apaisa. Dans ma solitude je m’agenouillai et je priai le Tout-Puissant de toucher le cœur de l’évêque et de le rendre sensible à la modération