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Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/98

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vita à joindre nos prières, afin que chacun de nous profitât de celles de l’autre. Il y a quelque chose d’étrange dans cette union des intérêts les plus élevés et les plus minutieux de la vie. J’étais un prisonnier, n’aspirant qu’à la liberté, et risquant mon existence pour l’obtenir. Tout mon bonheur temporel, peut-être même celui de mon éternité, dépendait d’un moment ; et à côté de moi priait un être dont la destinée était à jamais fixée, qui allait traîner quelques années encore dans l’obscurité d’un cloître, et qui venait au pied des autels, demander à Dieu la rémission d’une douleur momentanée que j’aurais consenti à souffrir toute ma vie pour un moment de liberté.