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les bijoux

même ! En voilà un bijoutier qui ne sait pas distinguer le faux du vrai ! »

Et il pénétra chez un autre marchand à l’entrée de la rue de la Paix. Dès qu’il eut aperçu le bijou, l’orfèvre s’écria :

— Ah ! parbleu ; je le connais bien, ce collier ; il vient de chez moi.

M. Lantin, fort troublé, demanda :

— Combien vaut-il ?

— Monsieur, je l’ai vendu vingt-cinq mille. Je suis prêt à le reprendre pour dix-huit mille, quand vous m’aurez indiqué, pour obéir aux prescriptions légales, comment vous en êtes détenteur.

Cette fois M. Lantin s’assit perclus d’étonnement. Il reprit : — Mais… mais, examinez-le bien attentivement, Monsieur, j’avais cru jusqu’ici qu’il était en… faux.

Le joaillier reprit : — Voulez-vous me dire votre nom, Monsieur ?

— Parfaitement. Je m’appelle Lantin, je suis employé au Ministère de l’Intérieur, je demeure 16, rue des Martyrs.

Le marchand ouvrit ses registres, rechercha, et prononça : — Ce collier a été envoyé en effet à