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miss harriet

pêchai qu’on entrât ; je voulais rester seul ; et je veillai toute la nuit.

Je la regardais à la lueur des chandelles, la misérable femme inconnue à tous, morte si loin, si lamentablement. Laissait-elle quelque part des amis, des parents ? Qu’avaient été son enfance, sa vie ? D’où venait-elle ainsi, toute seule, errante, perdue comme un chien chassé de sa maison. Quel secret de souffrance et de désespoir était enfermé dans ce corps disgracieux, dans ce corps porté, ainsi qu’une tare honteuse, durant toute son existence, enveloppe