Page:Maupassant - Mont-Oriol, 1887.djvu/364

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Et elle embrassait follement l’enfant en lui disant. « N’aime que moi, ma fille ! »

Un jour enfin, le professeur Mas-Roussel, qui venait la voir chaque matin, déclara :

— Vous pourrez vous lever un peu tantôt, Madame.

Andermatt, quand le médecin fut parti, dit à sa femme :

— Il est bien malheureux que tu ne sois pas tout à fait rétablie, car nous avons anjourd’hui une expérience bien intéressante à l’Établissement. Le docteur Latonne a fait un vrai miracle avec le père Clovis, en le soumettant à son traitement de gymnastique automotrice. Figure-toi que ce vieux vagabond marche presque comme tout le monde à présent. Les progrès de la guérison, d’ailleurs, sont apparents après chaque séance.

Elle demanda, pour lui plaire :

— Et vous allez faire une séance publique ?

— Oui et non, nous faisons une séance devant les médecins et quelques amis.

— A quelle heure ?

— A trois heures.

— M. Brétigny y sera ?

— Oui, oui. Il m’a promis d’y venir. Tout le conseil y sera. Au point de vue médical, c’est fort curieux.

— Eh bien, dit-elle, comme je serai, moi, justement levée à ce moment-là, tu prieras M. Brétigny de me venir voir. Il me tiendra compagnie pendant que vous regarderez l’expérience.