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Page:Maupertuis - Essai de cosmologie, 1750.djvu/167

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que, rencontrant des corps opaques, elle ſoit reflêchie par leur ſurface, ſoit que des corps diaphanes l’obligent de changer ſon cours en les traverſant. Ces loix ſont les fondemens de toute la Science de la Lumière & des Couleurs.

Mais j’en ferai peut-être mieux ſentir l’importance, ſi, au lieu de préſenter un objet ſi vaſte, je m’attache ſeulement à quelque partie, & n’offre ici que des objêts plus bornés & mieux connûs ; ſi je dis, que ces loix ſont les principes ſur lesquels eſt fondé cet art admirable qui, lorsque dans le vieillard tous les organes s’affoibliſſent, ſait rendre à ſon œil ſa prémière force, lui donner même une force qu’il n’avoit pas reçûe de la Nature ; cet art qui étend nôtre vuë jusques dans les derniers lieux de l’eſpace, qui la porte jusques ſur les plus petites parties de la matière ; & qui nous fait découvrir des objets dont la vuë paroiſſoit interdite aux hommes.

Les loix que ſuit la Lumière, lorsqu’elle ſe meut dans un milieu uniforme, ou