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Page:Maupertuis - Essai de cosmologie, 1750.djvu/178

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plauſible des phénomènes de la refraction, ſuppoſent le paradoxe, ou le confirment.

Or ce fait poſé, que La Lumière ſe meut le plus vîte dans les Milieux les plus denſes, tout l’edifice, que Fermat & Leibnitz avoient bâti, eſt détruit : la Lumière, lorsqu’elle traverſe différens milieux, ne va ni par le chemin le plus court, ni par celui du tems le plus prompt ; le rayon qui paſſe de l’air dans l’eau faiſant la plus grand partie de ſa route dans l’air, arrive plus tard que s’il n’y faiſoit que la moindre. On peut voir dans le Mémoire que M. de Mairan a donné ſur la Reflexion & la Refraction, l’hiſtoire de la diſpute entre Fermat & Descartes, & l’embarras & l’impuiſſance où l’on a été jusqu’ici pour accorder la Loi de la refraction avec le principe métaphyſique.

En méditant profondément ſur cette matière, j’ai penſé que la Lumière, lorsqu’elle paſſe d’un Milieu dans un autre, abandonnant déja le chemin le plus court, qui eſt celui de la ligne droite, pouvoit