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Page:Maupertuis - Essai de cosmologie, 1750.djvu/179

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bien auſſi ne pas ſuivre celui du tems le plus prompt : en effet, quelle préférence devroit-il y avoir ici du tems ſur l’eſpace ? la Lumière ne pouvant plus aller tout à la fois par le chemin le plus court, & par celui du tems le plus prompt, pourquoi iroit-elle plûtôt par l’un de ces chemins que par l’autre ? auſſi ne ſuit-elle aucun des deux ; elle prend une route qui a un avantage plus réel : Le chemin qu’elle tient eſt celui par lequel la Quantité d’action eſt la moindre.

Il faut maintenant expliquer ce que j’entens par la quantité d’action. Lorsqu’un corps eſt porté d’un point à un autre, il faut pour cela une certaine Action : cette action dépend de la vîteſſe qu’a le corps & de l’eſpace qu’il parcourt[1], mais elle n’eſt ni la vîteſſe ni l’eſpace pris ſéparément. La quantité d’action eſt d’autant plus grande que la vîteſſe du corps eſt plus grande, & que le chemin qu’il parcourt eſt plus long ; elle eſt proportionnelle à la ſomme des eſpaces multipliés chacun par la vîteſſe avec laquelle le corps les parcourt.

  1. Comme il n’y a ici qu’un ſeul corps on fait abſtraction de ſa Maſſe.