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Page:Maupertuis - Essai de cosmologie, 1750.djvu/183

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finales appliquées à la Phyſique, & l’approuve même jusqu’à un certain point ; j’avoue que ce n’eſt pas ſans péril qu’on les introduit : l’erreur où ſont tombés des hommes tels que Fermat & Leibnitz en les ſuivant, ne prouve que trop combien leur uſage eſt dangereux. On peut cependant dire que ce n’eſt pas le principe qui les a trompés, c’eſt la précipitation avec laquelle ils ont pris pour le principe ce qui n’en étoit que des conſéquences.

On ne peut pas douter que toutes choſes ne ſoient réglées par un Être ſuprème qui, pendant qu’il a imprimé à la matière des Forces qui dénotent ſa puiſſance, l’a deſtinée à exécuter des effets qui marquent ſa ſageſſe ; & l’harmonie de ces deux attributs eſt ſi parfaite, que ſans doute tous les effets de la Nature ſe pourroient déduire de chacun pris ſéparément. Une méchanique aveugle & néceſſaire ſuit les deſſeins de l’Intelligence la plus éclairée & la plus libre ; & ſi nôtre eſprit étoit aſſés vaſte, il verroit également les cauſes des effets phyſiques, ſoit en calculant les pro-