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Page:Maurice Maeterlinck - L'intelligence des fleurs, 1922.djvu/234

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LES DIEUX DE LA GUERRE

Ne prenons donc que les plus limitées, s’il en est qui connaissent des limites, les plus proches de nous, s’il en est qui soient proches. Bornons-nous pour l’instant à celles que ces vaisseaux croient soumises en leurs flancs, à celles que nous croyons spécialement dociles et filles de nos œuvres. Quelle monstrueuse face, quelle ombre gigantesque attribuerons-nous, pour ne parler que d’elle, à la puissance des explosifs, dieux récents et suprêmes, qui viennent de détrôner, aux temples de la guerre, tous les dieux d’autrefois ? D’où, de quelles profondeurs, de quels abîmes insondés surgissent-ils, ces démons qui jusqu’ici n’avaient jamais atteint la lumière du jour ? À quelle famille de terreurs, à quel groupe imprévu de mystères faut-il les rattacher ? — Mélinite, dynamite, panclastite, cordite et roburite, lyddite et balistite, spectres indescrip-