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Page:Maurice Maeterlinck - L'intelligence des fleurs, 1922.djvu/291

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L’IMMORTALITÉ

qui les aveugle, toutes les images de notre vie. Ce bandeau enlevé, que reste-t-il ? Entrons-nous dans la réalité qui existe indubitablement par delà ; ou bien les apparences même cessent-elles pour nous d’exister ?…

II

Que le néant soit impossible, qu’après notre mort tout subsiste en soi et que rien ne périsse : voilà qui ne nous intéresse guère. Le seul point qui nous touche, en cette persistance éternelle, c’est le sort de cette petite partie de notre vie qui percevait les phénomènes durant notre existence. Nous l’appelons notre conscience ou notre moi. Ce moi, tel que nous le concevons quand nous réfléchissons aux suites de sa destruction, n’est ni notre esprit ni notre corps, puisque nous reconnaissons qu’ils sont l’un et l’autre des flots qui s’écoulent et se renou-