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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/106

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tre un service rendu & la volonté de le rendre : une faute comme la mienne, pouvoit-elle avoir une suite plus heureuse ? Mais expliquez-moi ce mystère, pourquoi paroissez-vous ici sous le nom de mon plus cruel ennemi ? que dois-je penser d’une pareille précaution ? On me regarde donc comme bien criminelle, puisqu’on ne peut me parler que sous les auspices d’un tel homme. Non, lui dis-je, Mademoiselle, je ne dois qu’à moi-même le bonheur de vous voir, il est bien vrai que je suis dans la compagnie d’un homme qui vient de la part de Monsieur le Brun, mais moins cruel que celui qui l’envoye ; il sçait respecter votre douleur, & il attend pour paroître que vous daigniez le lui permettre. Vous êtes donc aussi de mes ennemis, répondit-elle, en me jettant un regard douloureux ; vous me tra-