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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/107

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hissez donc ! Ciel ! que dois-je à présent espérer, si la feule personne que mon malheur attendrissoit, m’abandonne, & sert la fureur de ceux qui me persécutent ? Sans lui répondre, je m’avançai vers la porte où Barneuil attendoit en tremblant la fin de notre entretien. Mademoiselle de Bonneval vit mon action, elle crut que je sortois effectivement, la douleur la fit retomber dans la même posture où je l’avois trouvée en entrant. L’impatience fait entrer Barneuil ; le voir fondre à ses genoux, les embrasser, l’appeller sa chere maîtresse, lui donner tous les noms que l’amour inspire, tout cela se fit avec une rapidité, avec des transports qui ne font connus que de l’amour le plus passionné. Jamais passage de la douleur la plus profonde à la joye la plus vive, ne fut si subit que chez Ma-