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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/110

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trouve fidéle ? Barneuil étoit enchanté : Aimons-nous donc, lui dit-il avec transport, ma chère Bonneval, aimons-nous, & que rien au monde ne nous empêche de nous répéter mille fois que nous ne serons jamais sensibles à d’autre bonheur. Au moment que les assurances d’une tendresse réciproque devoient combler de joye ces Amans, nous vîmes Mademoiselle de Bonseval qui changeoit de couleur, ses yeux se couvrirent de larmes, elle retira ses mains d’entre celles de Barneuil : Ô Dieux, s’écria-t-il tristement, quel changement, ma chère de Bonneval ! vous me trahissez donc ! quelle récompense pour tant d’amour ! Non, Barneuil, lui répondit-elle, je ne vous hais pas, j’ai pour vous tout l’amour qu’il est possible de ressentir : vous me dites que le vôtre égale le mien ; il est bien doux pour mon cœur