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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/109

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En falloit-il davantage pour confirmer les calomnies de Monsieur le Brun ? Je tirai les Amans de leur extase. Allons, leur dis-je, en riant ; c’est trop vous livrer à vos transports, songez que les momens sont précieux. Que vous êtes cruel, me répondit Barneuil ! puis-je les employer plus délicieusement qu’à contempler ma charmante maîtresse : chère Bonneval, puis-je me flatter que vous êtes aussi sensible à cette qualité, que je le suis à celle de votre Amant. Ah ! Barneuil, repartit tendrement sa maîtresse, que cette incertitude m’est cruelle ? Tout ce que j’ai fait pour vous, mes chagrins, mes démarches imprudentes, la haine de ma tante, ces lieux affreux où vous me trouvez, tout vous prouve mon amour ; je vous croyois inconstant, & je vous aimois ; que ferai-je, quand je vous re-