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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/123

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leur que me cause la perte de celle qui l’a fait naître. Nous nous assimes sur le gazon à l’ombre de ces Maroniers, que le plus aimable des Poëtes[1], a rendu immortels, & Barneuil commença en ces termes…

« Si les douceurs de l’amour n’étoient destinées qu’aux Amans, dont les inquiétudes les plus cruelles ont exercé la constance, jamais personne n’auroit eu plus de droit d’y prétendre que moi. Ce fut à la Comédie que Mademoiselle de Bonneval s’offrit pour la première fois à ma vûë, & ce moment fut celui de la naissance de ma passion ; vingt lorgnettes bracquées contre une loge, m’avertirent qu’il paroissoit quelque beauté. J’y jettai les yeux, je la vis ; j’i-

  1. Chaulieu