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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/131

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yeux continuellement attachez sur l’idole de mon cœur, & les siens toûjours charmans & pleins de douceur, nourissoient dans mon âme une passion dont la violence ne me permit pas de garder plus long-tems le silence. Hélas ! que ne me taisois-je toûjours, content du bonheur de la voir, je n’aurois pas causé ses infortunes ! C’est acheter bien cher le plaisir de sçavoir que l’on n’est pas indifférent, quand il en coûte autant de peines à l’objet aimé ! Vous allez voir commencer mes peines, & je connois trop bien le caractère de celle qui les cause, pour oser me promettre qu’elles finiront bientôt.

J’avois un jour passé l’après-midi chez Madame de Valpré ; long-tems après l’avoir quittée ; j’eus besoin de prendre mon mouchoir ; en le tirant je vis tomber