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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/130

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une ombre ; mais les traits quelle a gravé dans mon cœur, ne s’effaceront pas. Ainsi les difficultez naissoient à mesure que j’étendois mes vûës sur l’avenir ; mais l’espérance qui soutient les Amans les plus malheureux, vint m’arracher à ces réflexions anticipées ; j’écoutai avec plaisir les raisons flatteuses dont elle se servit pour rassurer ma passion, & persuadé que l’amour rit de l’inégalité des fortunes, j’espérai tout du tems & de la sensibilité de Mademoiselle de Bonneval.

Dès le lendemain mon impatience me fit vôler chez Madame de Valpré : j’y revis sa charmante Niéce, & j’appris avec transport que je la reverrois toûjours, puisqu’elle ne retourneroit pas à son Couvent. Vous pouvez bien croire que l’amour me conduisoit assidûment chez Madame de Valpré ; j’avois les