Aller au contenu

Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/135

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trouvez répond pour moi, & doit vous persuader du contraire. Oh je n’en crois rien, répliqua-t-elle, & votre rêverie vous trahit. J’eus beau m’en défendre, elle insista avec une opiniâtreté qui me déconcerta. Allons, dit-elle, j’ai décidé que vous étiez en rendez-vous ; si vous le niez, je vous cite par-tout comme le modéle des Amans discrets. Ah lui répondis-je en riant, que vous ai-je fait, Madame ? Prenez garde que votre zèle ne me nuise, vous feriez concevoir de moi une idée si avantageuse, qu’il me seroit difficile d’y répondre ; mais sçavez-vous, continua-t-elle, que voilà un caractère admirable, & qui fera votre fortune : au moins je me charge de le faire valoir auprès de quelque veuve assez aimable pour que vous n’ayez pas lieu de vous plaindre de mon