Aller au contenu

Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/139

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui prenoit fort tranquillement : sa leçon de musique ; je voulois pourtant douter encore, & je cherchois dans les manières & dans les discours de ma chère Maîtresse des marques du chagrin que je supposois qu’elle devoit avoir ; mais j’y trouvai trop d’indifférence pour autoriser l’opinion où j’étois d’abord que le billet vint d’elle. Je décidai que Madame de Valpré étoit l’héroïne de mon rendez-vous ; non que j’eusse la présomption de croire que je lui avois inspiré de l’amour, mais je n’attribuai sa démarche qu’à une envie de m’inquiéter. Je me prêtai de bonne grâce au badinage ; & le silence que j’affectai de garder sur notre rencontre dut lui persuader que je ne la croyois pas méditée.

J’oubliai bientôt cette avanture ; & toujours occupé du soin