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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/141

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tendresse ; loin de ces lieux mes jours vont couler dans une tranquillité parfaite, je les partagerai entre l’étude & les plaisirs innocens de la Campagne. Vains projets que le désespoir faisoit naître ; & que la foiblesse de mon cœur démentit bientôt !

Je partis sans chercher à m’éclaircir sur mon sort : je voulus emporter toute la haine que je croyais avoir pour Mademoiselle de Bonneval. Haine délicieuse, m’écriai-je, tu vas régner souverainement dans mon cœur, prens-y la place de l’amour, peins-moi avec les traits les plus piquans les mépris dont on a payé ma tendresse, retrace-les sans cesse à mon cœur ! Ces expressions vous paraîtront extraordinaires ; mais en est-il d’assez fortes pour exprimer fidèlement ce qu’inspire un amour outragé ?

Me voilà arrivé dans la mai-