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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/143

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vous, bientôt son inconstance l’en éloigne ; tout ce que je voyois, je l’appliquois à la situation présente de mon âme, je crois que j’aurois fait revenir le tems d’Astrée.

Les plaisirs abondoient chez mon ami ; compagnie nombreuse d’aimables personnes, avec lesquelles il n’étoit gueres possible de se trouver long-tems sans danger. Ce n’étoit pas leur faire ma cour que de leur apporter un visage, où, malgré moi, la tristesse la plus profonde annonçoit l’état de mon cœur ; car je sentois que je faisois des efforts impuissans pour en arracher le souvenir de Mademoiselle de Bonneval ; il me suivoit sans cesse, & j’allois cacher ma douleur dans le fond de quelque bosquet ; j’allois appesantir mes chaînes dans ces mêmes endroits que j’avois d’abord destinez pour ê-