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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/151

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le rebuteriez-vous ? S’il ne vous a point offert son premier hommage ; il reconnoît son erreur, les mépris dont on l’a accablé n’ont fait que l’éclairer sur vos charmes ; & sur le champ me jettant à ses genoux, je lui fis des protestations d’une tendresse éternelle ; je lisois dans ses yeux, qui brilloient d’un éclat qui m’étoit inconnu, le plaisir que lui causoit mon action. Êtes-vous sincère, me disoit-elle, d’un air embarrassé : Barneuil, si je vous écoutois ; me seriez-vous fidèle ? Je le lui jurai avec toute la vivacité d’un Amant à qui l’on permet déjà de dire librement qu’il aime. (La liaison où nous avions été, me mettoit en droit de passer par-dessus le cérémonial incommode d’un amour naissant, & nous avoit pour ainsi dire préparez à cette conversation.) Elle insista cependant, voulant