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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/152

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sans doute, en faisant naître de nouveaux doutes, goûter à plusieurs reprises le plaisir de sa victoire. Ne me trompez pas, dit-elle ; ah quelle gloire vous reviendroit-il de me tromper ? C’est sur la sincérité de votre réponse que je règlerai les sentimens de mon cœur. De quel œil verriez-vous à présent Mademoiselle de Bonneval ? Je lui répondis par ce Vers de Phédre :

Je la vois comme un monstre effroyable à mes yeux.

Quoi ! reprit-elle en riant, ou plutôt en s’applaudissant de mon transport, vous la haïriez au point de lui dire qu’elle est pour vous un objet effroyable ! Non, vous n’oseriez le lui dire, je vous verrois tomber à ses genoux ; je vous verrois lui faire les mêmes protestations que vous venez de me faire ; lui jurer la même tendresse que vous venez de me ju-