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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/155

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rante dans un Couvent, & m’étoit fidelle ! Je sçais ce que vous me voulez, dit Madame de Valpré à cette femme de chambre, dites-lui que j’irai… La suivante sortit sans répondre, & il vint d’autres personnes qui coupèrent tout-à-fait la conversation.

Vous blâmerez mon inconstance ; mais la violence de ma passion me justifie : peut-on exiger d’un cœur qu’il soit fidèle, quand sa fidélité ne lui présente que des sujets dignes de désespoir ? Victime de deux passions aussi opposées, telles que l’amour & l’indignation, & flotant dans une mer d’agitations, il se jette avidement vers le premier objet dont il attend du secours ; mais le fond est toûjours le même. Telle étoit la situation du mien. Il s’embrasa subitement pour Madame de Valpré ; mais j’étois sûr que Mademoiselle de