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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/169

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heureuse avanture. Quoi qu’il en soit, elle étoit tout-à-fait changée à mon égard, quand le désespoir me conduisit à ses pieds.

Dévoré par mon chagrin, & ennuyé d’une incertitude sur le sort de Mademoiselle de Bonneval, plus cruelle pour moi que la mort ; (car j’avois fait inutilement tous mes efforts pour en apprendre des nouvelles.) je résolus d’entrer chez Madame de Valpré, de me jetter à ses genoux, & de lui demander la mort. Mon action pourra la toucher, me disois-je ; elle ne sera peut-être pas insensible aux pleurs qu’elle me verra verser. Que risqué-je ? Puis-je être plus malheureux que je ne le suis. Quand elle épuiseroit sur moi tout ce que la colère peut fournir à une femme, qu’un double intérêt engage à me persécuter ? Au hazard de tout ce qui