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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/170

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pourroit en arriver, je gagnai sur moi d’oser me présenter devant cette terrible ennemie. J’entre, je la demande ; on me dit qu’elle est indisposée ; je veux me retirer. J’allois le faire, & je sentois une satisfattion intérieure de ce que le hazard servoit si à propos un reste de timidité que je n’avois pû vaincre : mais j’étois à peine au bas de l’escalier, que je me vis rappellé par la femme de chambre de Madame de Valpré, qui me dit que sa Maîtresse souhaitoit de me parler. Je frissonnai ; le courage dont je m’étois armé en entrant, disparut ; mes résolutions s’évanouirent, & je m’approchai en tremblant du lit, où une petite incommodité retenoit Madame de Valpré. Je la regardois comme un Juge sévère, qui m’alloit prononcer ma Sentence. Vous rirez d’une pa-