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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/171

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reille foiblesse, mais on connoît bien peu l’amour, si l’on croit qu’il donne de la hardiesse.

Je n’osois donc envisager Madame de Valpré, elle me fit asseoir ; & j’attendois les yeux baissez qu’elle ouvrit la bouche. Vous me haïssez, Monsieur, me dit-elle, j’en suis persuadée, je serois injuste de vouloir que vous eussiez pour moi d’autres sentimens ; je sçai me rendre justice, j’ai mérité votre haine ; j’ai troublé votre tendresse pour Mademoiselle de Bonneval, j’ai voulu vous l’arracher, la rendre votre ennemie ; ce sont-là de ces choses qu’un Amant ne pardonne pas : je pourrois vous en donner une excuse qui satisferoit peut-être votre amour propre, mais que votre cœur ne recevroit pas. Ah ! Madame, lui répondis-je, (en levant sur elle des yeux que je ne fixois qu’en tremblant) que