Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/178

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vous. Barneuil, me dit-elle après un moment de silence, rien ne peut altérer ma résolution, ma Tante vous l’aura sans doute apprise ; & si vous avez conservé quelque estime pour moi, vous l’approuverez. Moi, lui répondis-je, j’approuverai que vous rompiez les promesses qui m’ont engagé votre foi ! Barneuil, reprit-elle, la réflexion m’a éclaircie sur la honte d’une démarche trop imprudente que l’amour m’avoit fait faire. La tranquillité de ma vie est la victime que la bienséance veut que j’immole à ma gloire. Plaignez-moi de penser de la sorte ; mais je me suis interdit la liberté de vous écouter davantage. Adieu, Barneuil. Elle disparut en disant ces mots, & me laissa en proye à la douleur la plus vive. Je ne me laissai point aller au désespoir ; & comptant beaucoup sur le