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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/19

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traite si précipitée : que voulez-vous, me répondit-elle ? C’est ma Tante qui nous conduit, & elle se laisse mener par Monsieur : (elle parloit du Robin.) Je remarquai qu’elle dit cela d’un petit air mécontent qui me fit jetter les yeux sur notre conducteur, que je n’avois pas trop envisagé jusqu’alors. Si j’avois été moins occupé des charmes de Mademoiselle de Bonneval, j’aurois facilement reconnu qu’il ne me voyoit pas d’un œil tranquille tenir la conversation avec une personne sur laquelle je jugeai qu’il croyoit avoir quelques droits. Il jettoit sur nous des regards inquiets, & m’examinoit avec une attention qui m’auroit diverti, si l’inquiétude que me causoit le départ précipité de mon aimable Brune, me l’eût permis. Je fus mortifié de n’avoir pas mieux profité des momens