Aller au contenu

Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/31

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je croyois la laisser détrompée, il n’en étoit rien ; son zèle s’étoit déjà formé le plan d’une conversion, dont l’infortunée Mademoiselle de Bonneval se trouva la victime. Cette scène heureusement s’étoit passée sur le pas de la porte ; j’aurois été au désespoir qu’elle en eût été témoin. Je n’y pensai plus, & je m’y rendis le lendemain avec l’impatience d’un amant passionné : je me flattois que, puisque le hazard me faisoit retrouver Mademoiselle de Bonneval, c’étoit sans doute pour me récompenser des peines que l’amour m’avoit causées, en me procurant la facilité de les faire connoître.

Séduit par l’idée de mon bonheur futur, je me rendis de bonne heure chez Madame Sellier ; mon premier soin, comme vous pouvez bien croire, fut de demander des nouvelles de ma